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Peeling du visage 

Déjà 3500 ans avant notre ère, un écrit sur papyrus vantait les bienfaits de pâtes abrasives : les Egyptiens utilisaient une solution de lait et de miel avec des particules d’albâtre. C’est dire que de tout temps, l’homme et la femme ont voulu gommer certaines imperfections cutanées superficielles (rides, cicatrices, kératoses, taches pigmentaires) en lissant la surface de leur peau et essayer ainsi de l’améliorer, voire de conserver sa fraîcheur et la rajeunir. Ce lissage correspond à une abrasion et les techniques d’abrasion d’aujourd’hui peuvent être :

Mécanique : c’est la Dermabrasion

Chimique : ce sont les Peelings

Thermique : c’est la Laser-abrasion 

DÉFINITION, OBJECTIFS ET PRINCIPES 

Les différents peelings : 

• Peelings aux acides de fruits (glycolique, lactique, mandélique…)

• Peelings aux acides dits faibles (lactique, salicylique) dont l’action s’arrête au niveau de la couche granuleuse avec un effet intéressant mais modéré d’exfoliation.

• Peelings à la résorcine, comme la pâte de Unna, dont le principe actif est la résorcine à 50%.

• Peelings au phénol (hydroxybenzène) et à l’huile de croton dont la concentration permet de faire un peeling léger, moyen ou profond, selon la zone à traiter, l’importance du défaut à corriger, la qualité de la peau et le but recherché. La toxicité du phénol, notamment cardiaque, hépatique et rénale, bien connu par votre praticien, nécessite un protocole d’application bien codifié.

• Peeling à l’acide trichloroacétique (TCA) dont la concentration permet, là aussi, de faire un peeling léger, moyen ou profond. 

Objectif du traitement : 

• Les peelings aux acides de fruits améliorent l’éclat de la peau.

• Les peelings légers et superficiels font peler la peau, réalisent une exfoliation, ont une action sur le teint et produisent un effet rafraîchissant. Ils n’intéressent qu’une partie de l’épiderme : 

- Gommage lorsqu’ils n’intéressent que la couche cornée superficielle de l’épiderme

- Exfoliation lorsqu’ils intéressent la couche granuleuse de l’épiderme 

• Les peelings moyens ou profonds par contre, réalisent une véritable abrasion qui peut détruire l’épiderme et la partie superficielle du derme, le derme papillaire : c’est une brûlure chimique contrôlée. Ce contrôle se fait, par votre chirurgien, grâce au choix du type de peeling, de sa concentration ou de sa durée d’application. Il est fonction de l’importance du défaut à corriger, de la zone à traiter, de la qualité de la peau et du but recherché. Ensuite cette couche épidermique ou dermo-épidermique détruite se restaurera grâce aux phénomènes naturels de cicatrisation à partir des éléments de la membrane basale dermo-épidermique et des annexes pilo-sébacées : cela implique donc un temps de cicatrisation où la peau reste fragile et nécessite des soins attentifs.

C’est cette restauration de la surface cutanée qui créera un aspect plus lisse, en gommant plus ou moins, les imperfections que l’on désire traiter. Par ailleurs, la cicatrisation dermo-épidermique se fera avec une certaine rétraction cutanée donnant un véritable effet « tenseur » cutané, variable et plus ou moins important selon les cas. 

AVANT L’ACTE  

La consultation a pour but d’évaluer la demande, de préciser l’indication, d’informer le patient de ce qui peut être traité et de ce qui ne le sera pas et d’expliquer tous les faits relatifs à ce type d’intervention. Pour les peelings moyens ou profonds, la préparation de la peau est importante en vue d’optimiser le résultat. Nettoyage cutané, crèmes aux acides de fruits ou à la vitamine A acide, couverture antibiotique, sont parfois prescrits par votre médecin pendant les 2 ou 3 semaines précédant l’acte pour préparer votre peau afin qu’elle arrive au moment de l’acte dans les meilleures conditions locales possibles. 

TYPE D’ANESTHÉSIE ET MODALITÉS D’HOSPITALISATION 

Ces modalités sont à discuter avec votre chirurgien, l’acte pouvant se faire :

• Sans aucune anesthésie pour les peelings légers et superficiels qui ne généreront qu’une simple exfoliation en faisant simplement peler la peau. L’acte se fait au cabinet du médecin.

• Il en est, presque toujours, de même pour les peelings moyens, avec parfois une petite prémédication préalable qui consiste en la prise d’un calmant ou d’un comprimé relaxant.

• Pour les peelings profonds (que je ne pratique jamais), il peut aussi en être de même, ou bien on peut préconiser une anesthésie locale, locorégionale, générale ou neuroleptanalgésie. L’intervention peut se pratiquer « en ambulatoire », c’est à dire avec une sortie le jour même après quelques heures de surveillance. Si une hospitalisation, généralement assez courte, est préconisée, l’entrée s’effectue la veille ou le matin même, avec une sortie dès le lendemain ou le surlendemain. 

L’ACTE 

Après nettoyage et désinfection de la peau, le produit est appliqué, selon un protocole (concentration, durée d’application) propre à chaque type de peeling et selon l’importance du défaut à corriger, la zone à traiter, la qualité de la peau et le but recherché. 

APRÈS L’ACTE : LES SUITES ET LE RÉSULTAT 

Les peelings légers et superficiels ne réalisant qu’une simple exfoliation, les suites sont simples et ils peuvent être appliqués sans restriction de zone avec des conseils de protection, notamment solaire, classiques. Les peelings moyens, en revanche, réalisent une brûlure chimique contrôlée qui détruit l’épiderme et la partie superficielle du derme. Immédiatement après le traitement, cela entraîne une rougeur. Des soins locaux hydratants sont prescrits en post séance.

La peau peut être inconfortable, sèche, fragile pendant quelques jours. Le but de ces peelings est d’apporter une amélioration et non pas d’atteindre la perfection. Si vos souhaits sont réalistes, le résultat obtenu devrait vous donner une grande satisfaction. 

LES INDICATIONS 

  • Les peelings aux acides de fruits ont un effet rafraîchissant et améliorent le teint. Ils doivent être répétés, mais ils sont bien entendu trop légers pour avoir une action décisive sur les composantes du vieillissement cutané
  • Les peelings légers et superficiels font peler la peau. Ils réalisent une exfoliation, qui a une action sur le teint en produisant un effet rafraîchissant et régulateur. C’est un gommage qui gomme plus ou moins certaines imperfections superficielles de l’épiderme. Ils peuvent être appliqués sans restriction de zone. Ils ont une action modérée sur les composantes du vieillissement cutané telles que les fines ridules.
  • Les peelings moyens ou profonds en revanche, traitent essentiellement la peau d’une zone du visage ou du visage entier marquée par :
    • Des signes du vieillissement notamment solaire (taches, élastose, rides superficielles ou moyennes). C’est un traitement de la surface cutanée qui peut, bien entendu, être associé aux techniques de traitement du relâchement cutané lié au vieillissement telles que lifting, blépharoplastie. Ils peuvent, aussi, être associés à d’autres techniques telles que les injections de produits de comblement ou de toxine botulique.
    • Des cicatrices déprimées telles que les cicatrices d’acné peuvent aussi bénéficier de ces peelings qui permettent de lisser la peau et d’améliorer les irrégularités de surface 

LES COMPLICATIONS ENVISAGEABLES 

Avec les peelings aux acides de fruit et les peelings légers et superficiels, il y a rarement des complications.

En revanche, les peelings moyens et surtout profonds, exposent à un certain nombre de complications (et ces pour ces raisons que je ne les pratiques pas !) : En effet, bien que réalisés pour des motivations essentiellement esthétiques, les peelings n’en constituent pas moins une agression cutanée, épidermique et dermique, ce qui implique les risques liés à tout acte médico-chirurgical. En choisissant un praticien qualifié et compétent, formé à ce type de traitement, vous limitez au maximum ces risques sans toutefois les supprimer complètement. Heureusement, les vraies complications sont rares à la suite d’un peeling réalisé dans les règles. En pratique, l’immense majorité des traitements se passe sans aucun problème et les patient(e)s sont pleinement satisfait(e)s de leur résultat. Pour autant, et malgré la rareté, vous devez quand même connaître les complications possibles

• Infection microbienne,

• Poussée d’acné,

• Grains de milium (petits kystes blancs),

• Hyperpigmentation (surtout sur les peaux foncées), précoce et presque toujours transitoire, elle est souvent le fait d’une exposition prématurée au soleil.

• Hypopigmentation, souvent définitive, apparaît plus rarement et plus tardivement,

• Rougeurs persistantes,

• Troubles de la cicatrisation et cicatrices hypertrophiques sont possibles mais rares. Ils témoignent d’une destruction trop profonde, d’un grattage, d’un non-respect de la fragile réépidermisation du début de la cicatrisation, d’une infection mal ou tardivement traitée.

• Allergie : les produits utilisés pour la désinfection de la peau ou pour les soins peuvent aussi provoquer une allergie ; il est donc important de considérer toutes les allergies que le patient a eues au cours de sa vie.

• Douleur durant les premiers jours, sensation diffuse de chaleur ou de brûlure au niveau de la zone traitée. Une prescription d’antalgiques sera faite par le médecin.

• Insuffisance de résultat, surtout du fait de l’importance du défaut à corriger : dans ces cas, votre chirurgien vous avertira de l’intérêt d’un nouveau traitement après un délai d’un an minimum Au total, il ne faut surévaluer les risques, mais simplement prendre conscience qu’un acte médico-chirurgical même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas. Le recours à un praticien qualifié vous assure que celui-ci a la formation et les compétences requises pour savoir éviter ces complications, où les traiter efficacement le cas échéant. 

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